Comme tous les mois désormais, nous nous retrouvons autour des graines d’idées pour mieux nous évader. Toujours de belles histoires au rendez-vous, des talents incroyables à découvrir.
Je profite d’un week-end froid et pluvieux pendant lequel le printemps se fait un peu désirer pour semer ma graine et la laisser s’envoler.
Dès le 31 mars, vous pourrez découvrir celles de mes amis sur le blog de Palina
https://palinacharabia.blogspot.fr/2018/03/bonjour-bonjour-chez-moi-ce-matin-la.html
Bonne lecture et c’est parti :
« Il s’est levé de bon matin, Alban.
Il enfile ses chaussures, pointures 72.
Il se souvient du regard étonné de sa maman.
« Où es-tu allé chercher d’aussi petits pieds ? »
Mais qu’à cela ne tienne.
Il avale ses tartines de miel, ce bon miel qu’il est allé chercher au près de ses amies les abeilles.
Chaque jour, elle lui prépare un bon kilo de ce produit doré et sucré.
Puis il s’en va Alban. Il enfile son joli caban.
Sur sa tête, son chapeau de feutre. Ses cheveux dépassent et volent au vent.
Il marche sur le chemin, il franchit des rivières, il gravit des collines et arrive au bord de l’océan.
Un pas suffit pour parcourir bien des kilomètres quand on est un géant.
Il se délecte des airs marins, il s’enivre des ses parfums.
Il contemple les vagues qui se jettent sur le sable.
Oh, cette douceur, cette force, que c’est agréable.
Dans l’écume folle il voit des êtres qui prennent vie
Des chevaux au galop
Des souris qui s’enfuient
Des moutons qui avancent en troupeau.
Alors à son tour il tend la main.
Il attrape un nuage qu’il modèle dans sa paume
L’artiste se meut finement
Et soudain le coton du ciel devient lapin
Il souffle doucement
Sur cet animal élégant
Il lui pousse des nageoires et il devient dauphin
Il nage dans les nuages, ce beau mammifère marin.
Puis il dessine un toit pour ceux qui n’ont de maison que le ciel
Il peint des bras pour ceux qui se sentent seuls
Il esquisse des sourires pour ceux qui font couler leurs larmes.
La journée se passe et c’est tout un tableau qui se dessine
Un monde rempli d’espoir sous la main du potier, sous la main du poète
Au bout des doigts d’Alban comme une peinture toute fine
Bientôt le soleil se couche et il est temps pour notre amie de rejoindre son lit
D’un geste il efface son tableau
Il reviendra demain Alban le géant, ce sculpteur de là-haut
Demain d’autres œuvres, d’autres paysages sur cette toile infinie ou tant d’êtres naissent d’un souffle de vie. »
Texte non libre de droits. Propriété de Bénédicte Cantele, alias Mona Moore
17 mars 2018