Être mère

Etre mère. Quand j’étais adolescente, j’en rêvais. J’en ai pleuré parfois de ne pas rencontrer mon prince charmant en me disant que je terminerai vieille fille et que la maternité ne serait jamais pour moi.
J’ai finalement trouvé chaussures à mon pied comme on dit. L’envie de devenir mère est devenue secondaire face au bonheur d’être deux. Tiraillée entre l’envie de rester toujours unis ainsi, quasi fusionnels. Cette fusion des débuts. Et l’envie venue du plus profond de moi-même de tenir dans mes bras ce petit bout de moi, ce petit bout de nous…

Nous nous sommes finalement lancés et les mois d’attente furent longs, très longs et souvent en point d’interrogations. Je comprends un peu de la douleur de celles et ceux qui attendent encore et encore et qui jamais ne verront ce rêve se réaliser. Oui, l’enfant n’est pas un droit, n’est pas un objet mais c’est tellement douloureux de ne pouvoir le vivre.
Vous ne voyez que ventres ronds et parents heureux de part et d’autre.

Mais après un an d’attente qui m’a parut une éternité mais qui n’est rien en comparaison d’autres situations, la vie est arrivée, inespérée.

Aujourd’hui, je suis maman de quatre enfants. Quatre beaux enfants, en bonne santé. Mais j’ai bien vite réalisé que la maternité n’est pas une sinécure.

Il est des journées où vous avez l’impression de n’être rien. Rien qu’un objet sur leur passage. Rien qu’un taxi. Rien qu’une porte. Rien qu’une ménagère. Rien qui ne vaille car ne rien ne fonctionne. Une vie qui n’est plus rien.
Les mercis sont rares même si je suis plutôt bien lotie, la gratitude faisant partie de notre éducation et de ce que nous avons transmis depuis qu’ils sont dans leur berceau.
Les crises de nerfs se multiplient et votre patience décroit. Surtout que tout est multiplié par quatre. L’un part se cacher derrière une voiture au moment où la petite dernière se fait la malle sur le trottoir dans la direction opposée. Vous vous sentez impuissante, minuscule et inefficace.
Et alors vous partagez ce sentiment décrit dans cet article
https://fabuleusesaufoyer.com/elle-va-encore-tout-faire-m…/…

Oui, les autres sont bien meilleures. Leurs enfants ne font pas de crise. Leurs enfants n’ont pas de trous à leurs pantalons. Leur maison est impeccable. Bref, la liste s’allonge sur leurs compétences à elles, ces mères parfaites. Cette liste fait écho à toutes vos incompétences. Liste encore plus longue.
Plus que de la jalousie, il y a aussi un sentiment d’impuissance.

Et puis vous comprenez qu’en fait, vous n’êtes pas dans la vie de ces mères parfaites. Quel complexe se cache derrière cette maison « ikéa » ? Que connais-tu des disputes que tu ne vois pas derrière les belles photos de vacances?

Aujourd’hui, je vis mon rêve. Mais ce qu’on ne nous dit pas avec nos rêves, c’est qu’il dépasse toujours la fiction. Nos rêves sont plein d’étoiles et de paillettes. Nos rêves sentent bons et ne montrent pas la poussière. Mais nos rêves ne resteront pas. A la fin, ce qui restera, ce ne sera pas nos rêves, mais la vraie vie. Tous les rêves ont un coût. Et dans notre monde de rêves, on voudrait que tous nos rêves cohabitent. On ne nous dit pas qu’il faut parfois sacrifier un rêve ou un bout de rêve pour en vivre certains. Il n’y a pas de mode d’emploi. Il y a autant de rêves que de personnes. Nos rêves évoluent.

Oui, il y a des jours comme aujourd’hui, où le rêve est un peu plus lourd à porter que d’autres parce que le quotidien est aussi fait de disputes, de fatigues, de déception, de mal-être de l’un ou l’autre. Il faut composer avec tout cela, avec chacun, avec soi. Il faut accepter que certains jours, nous ne serons pas au top et que nous serons plus faibles, plus fragiles et que nous aurions envie de laisser ce rêve mais qu’on ne peut pas.

Oui, parfois les larmes coulent.

Mais c’est alors que vous voyez leurs visages. Vous les voyez jouer ensemble depuis 1/2 sans se disputer, vous voyez l’une encourager l’autre. Vous vous souvenez de cette douleur immense quand vous avez eu peur d’en perdre un.
Vous prenez alors votre souffle et vos mouchoirs.
Puis vous relisez cet article des Fabuleuses, encore !
https://fabuleusesaufoyer.com/devenir-ma-meilleure-amie/
Et tu décides de voir ce qui va. De continuer, de te relever, d’accepter.

Alors, en cette journée un peu plus dure pour moi, un peu découragée, je voulais vous donner du courage à toutes les mamans. Les mamans solos. Les mamans d’un, deux ou plus d’enfants. Oui, il y a des jours où ça n’est pas facile. Oui, il y a des jours où ils semblent tous se donner le mot pour être désagréables. Mais ils sont là. Et c’est grâce à vous. Oui, il y a des choses qui auraient pu être mieux. Oui, il y a des mots que vous regrettez ou des attitudes. Mais comme dirait Hélène Bonhomme, « vous êtes juste assez fabuleuse, et ça change tout ! »

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