
Alors que les « grands » sont de sortie, opération rangement du placard de vêtements !
Mes enfants ont tellement de vêtements qu’on nous a donné pour la plupart que nous n’avons pas besoin d’en acheter pour qu’ils aient l’air d’en avoir de nouveaux. Il suffit de tirer une pile de pantalons pour en trouver d’autres derrière, oubliés et qui n’ont pas été mis depuis des semaines, des mois !
Nous avons été bénis !
Il n’y a pas si longtemps en arrière, lorsque je regardais des vêtements en 6 mois pour ma petite Isaure, cela me paraissait immense et je me demandais quand elle rentrerait dedans ! Aujourd’hui, j’ai rangé ses vêtements en 6 ans pour qu’ils servent pour sa petite soeur !!!
C’est un drôle d’effet que les enfants ont sur nous et sur le temps. Oui, nous le savons, le temps passe vite, très vite. Vous verrez, nous disait notre ancien voisin, bientôt vous les marierez ! Mais non, voyons, nous avons le temps !
Et pourtant !!! Je vois mon aînée changer. Oh, non, personne ne va encore la demander en mariage. Mais je la vois changer, grandir. Notre petit bébé a disparu depuis longtemps.
Oui, le temps passe vite. Nous savons que nos enfants ne sont pas là pour toujours. C’est un étrange sentiment. Leur donner la vie, les voir grandir et un jour les voir partir.
Je n’en suis pas là mais malgré la frénésie du quotidien je me dois de profiter de la saison dans laquelle je suis en tant que femme et en tant que mère. Oui, c’est fatigant. Oui, c’est bruyant, chronophage, étouffant même parfois. Mais un jour, la maison me paraîtra vide, silencieuse et je me sentirai seule. Beaucoup de mamans plus âgées en témoignent.
J’ai parfois l’impression que ma vie m’échappe. Cependant, c’est cela ma vie, aujourd’hui. Me lever de bonne heure. M’occuper de leur petit-déjeuner. Les habiller. Les emmener à l’école. Préparer le repas, ranger la maison, le linge etc. Dans toutes ses tâches où parfois je me perds, je suis moi, aujourd’hui.
Si je ne veux pas que cette saison soit une parenthèse perdue, je dois y plonger. Plonger dans mon tas de linge, m’abandonner dans mes nuits trop courtes, mon intimité réduite à peau de chagrin. Je dois l’embrasser et la faire voler pour que ce présent soit moi. Je dois le prendre à bras le corps pour qu’il me ressemble. Qu’il y a ait la vie. Je dois accepter que parfois je tomberai. Je dois m’en emparer avant que ce présent s’envole et que je passe à autre chose. Y saisir le beau. En faire de beaux souvenirs.
Plus tard, j’y retournerai comme vers ces vieux albums photos qu’on ouvre avec nostalgie. Ce matin, je recevais une photo du mariage de ma grand-mère. Une belle jeune femme que je ne connaissais pas. Un petit enfant sur les genoux de son père moustachu qui était mon grand-père. Étrange de ce plonger dans ce passé.
Je voudrais qu’il y ait des rires, des larmes aussi dans les pages de mon album. Des fleurs. Du soleil. Et des parapluies.
Il est passé le temps des vêtements de naissance.
N’attendons plus demain.
La vie, c’est aujourd’hui, dans ce fouillis, ces jouets qui traînent, les enfants qui parlent fort, les nuits trop courtes.
La vie, c’est aujourd’hui, dans ces histoires racontées le soir, les
danses, les histoires, les dessins de ma grande fille, les constructions
et les observations de mon grand, les câlins et l’intensité de mon
petit gars et dans la joie, les nons, les émotions, les caprices de ma
petite dernière.
Oui, la vie, c’est aujourd’hui