Une première fois

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Depuis des semaines il fait froid. Les bouts de doigts gelés, les pieds recroquevillés dans nos souliers, l’eau du lac toute glacée. Les trottoirs, les toits des maisons, les jardins ; tout est recouvert d’un épais manteau blanc.

En cette veille de Noël, j’attends paisible les festivités. Des petites lumières éclairent notre intérieur et viennent nous réchauffer. Tranquillement, je commence à préparer des chocolats, des biscuits sablés, des pains d’épice. Cela sent bon l’anis et la vanille dans toute la maison. Les mains blanches de farine, je pose mes mains sur mon tablier pour me reposer un peu et le sentir bouger. Sous mon ventre rebondi, il ou elle donne des coups de pieds. Du calme maman me dit-il peut-être ? Encore trois semaines avant l’arrivée de ce petit d’homme. Une petite sieste s’impose. Blottie sous la couette, les sons assourdis par la neige, je semble disparaître dans un autre monde. Puis la journée reprend son cours. Un petit thé après le déjeuner et je continue de préparer le repas du lendemain. 17h sonne à l’église. Le soleil déjà disparait derrière l’horizon.

Soudain, quelque chose semble littéralement exploser dans le bas de mon ventre. Quelle sensation étrange ! Mais rien de plus que ça. Une petite douleur persiste mais rien de significatif. Je ne dis rien. Le temps passe et une heure plus tard, une douleur se fait plus présente.  Mon mari observateur se rend compte que cette douleur va et vient. De plus en plus rapprochée. Quelque chose est-il en train de se passer ? On s’interroge. Un petit tour dans la salle de bain pour boucler mes affaires et nous voilà partit pour la maternité. Lorsque nous arrivons aux urgences gynécologiques, un homme nous accueille. Nous sommes persuadés de nous faire renvoyer. Il m’ausculte.

« Votre bébé sera là avant demain ! »

Nous n’en revenons pas. C’est un peu le choc. Tous nos plans de soirée s’envolent. Nos hôtes sont déçus et incrédules.

Il me fait installer dans la salle de travail. Une prise de sang pour des contrôles habituels. Désirez-vous la péridurale ? Je ne sais pas. C’est exactement ça. Je ne sais pas ce que je suis en train de vivre. Je ne sais pas ce qui est en train de m’arriver. On m’avait racontée tellement d’histoires sur les premiers accouchements. Cela peut durer une journée, et même plus. Alors on verra. Mais tout s’accélère. Quarante minutes après mon admission, je perds les eaux. Il parait que je suis une rapide. Je ne sais pas. Je sais juste que j’ai mal, terriblement mal. Les douleurs de l’enfantement ne sont pas une légende. Passer de rien à 10 centimètre, en deux heures à peine, je sens que ça fait mal ! Mais il faut attendre les résultats des analyses avant de savoir si on peut me poser cette miraculeuse péridurale qui peut-être me sauvera de cette affreuse douleur. Tout s’intensifie. On me dit de pousser. Là encore, malgré mes cours de préparation à l’accouchement, je ne sais pas. Je pousse depuis mes épaules. Cela ne va pas. Je ne comprends pas. Vais-je y arriver ? Plus question dans ce moment là de faire de l’humour. Mélange de peur et de force mêlée. Pas question d’abandonner en route. De toute façon, tout se fait malgré moi. Mon corps lui sait.

Une heure après mon arrivée, mon bébé est dans mes bras. Une petite, toute petite fille se blottit contre moi. Je n’en reviens pas. Je la regarde, je regarde mon mari. Nous sommes parents, je suis maman, pour la toute première fois !

Défi d’écriture

Tout au long du mois de décembre, invitée par Palina, rejointe par quelques copines, nous avons ouvert chaque jour les fenêtres d’un calendrier un peu spécial, un calendrier créatif qui nous invitait à écrire, à créer autour d’une idée, une phrase plus ou moins farfelue.
Prise au jeu, droguée d’écriture et d’élan de partage, nous avons décidé de nous retrouver une fois par mois pour à nouveau créer.

https://palinacharabia.blogspot.fr/2018/01/proposition-de-janvier-les-yeux.html

Avec nous, racontez-nous une première fois ! confort

 

Jour 20 – Pourquoi dit-on…?

Aujourd’hui j’ai rendez-vous. Oh pas n’importe quel rendez-vous ! Un de ces rendez-vous du genre important. Comme je vous l’ai raconté, je suis arrivée à New York il y a peu. Pour apprendre la langue et me faire à ce nouveau pays, je suis réceptionniste dans une belle banque de Wall Street. J’habite chez une gentille petite dame de Brooklyn. Aujourd’hui donc j’ai rendez-vous avec William. William est un jeune courtier. Un jeune et petit courtier, pas un de ces grand banquier. Mais il est charmant. Il me dit bonjour quand il vient chercher un dossier. Il connaît mon nom et ne me confond pas avec toutes les jolies réceptionnistes du premier. C’est pourquoi j’ai accepté son invitation à dîner. J’entre dans le restaurant un peu en retard, essoufflée. On m’accueille je donne mon nom. Le maître de salle me regarde un peu gênée. Mademoiselle, on a laissé une boîte pour vous. Étonnée j’ouvre l’objet enrubanné qu’il me tend. Un petit mot : « Ma chère et tendre, j’ai eu peur que vous ne m’aimiez, alors je vous ai laissée une petite compensation avant notre prochain rendez-vous. Prenez en bien soin et je ne vous causerai plus de chagrin. Mes plus plates excuses Votre dévoué Will. »
Tout cela est bien mystérieux. J’ouvre la boîte et y trouve…un lapin blanc !
De surprise, la boîte m’échappe, avec lui mes espoirs d’épousailles. Adieu magicien et petit lapin !

C’est de là que vint depuis l’expression « Poser un lapin ».

Calendrier de l’avent – Jour 19 – Un jour/une ville/ une heure, décris ce que tu vois.

J’avais traversé le grand océan. Des semaines de tempêtes et d’attente. Me voilà arrivée vers mon rêve, vers ce lieu de tous les possibles. Je sors sur le quai ma petite valise en cuir à la main. Je fais quelques pas et lève les yeux. Là mon cœur s’arrête. J’en ai le souffle coupé. Des larmes me montent aux yeux. Des immeubles immenses se dressent devant moi. Certains ne sont pas terminés. De grandes poutrelles métalliques semblent défier les cieux et tout en haut là haut on aperçoit, si petits et si fragiles, des petites fourmis qui se promènent insouciants. Qui sont ces hommes qui travaillent dans le ciel ? N’ont-ils peur de rien ? Je poursuis ma route et tout va si vite. Les tramways roulant sur ces grandes avenues. La foule se presse. Les dames si élégantes. Des fumées s’échappent du sol.
Quel est le monstre qui se cache dans les entrailles de cette ville en mouvement ?
La peur et l’excitation se mêlent. Ici je disparais. Je suis tout le monde, je suis personne. Je peux tout vivre ou mourir. Qui le saura ? C’est effrayant et exhalant ! Personne pour m’aimer mais personne pour me juger. Tout recommencer à zéro dans un monde nouveau !

Calendrier de l’avent

Je publie un peu tard car il ne reste plus que quelques jours. Depuis le premier décembre, avec des copines d’écriture nous ouvrons chaque jour la porte de la créativité. Un thème par jour pour écrire ou dessiner ou ce que vous voulez. Laissez libre cours à votre créativité. J’étais en tout cas un peu à cours d’idée, à cours de motivation. Ce petit jeu sans prétention et sans enjeu m’a permis de remettre le pied à l’étrier. Il y a des jours où ça ne vient pas, où j’ai moins le temps. Mais chaque jour écrire ! Quel plaisir et le partager. Cela expose, cela met en danger. Ce n’est pas toujours facile. Difficile de ne pas se juger ou de ne pas se comparer. D’autres publient et on se dit que c’est tellement mieux. Mais peu importe finalement. Cela fait du bien.
https://palinacharabia.blogspot.fr/2017/12/19eme-graine-de-decembre-aujourdhui-on.html

 

Changement de cap

Comment tu vas arrêter d’écrire ? de dessiner ?
Non, au contraire, j’aimerai faire tout cela bien plus que ce que j’arrive à le faire. Le changement de cap, il est dans ma vie depuis presque 6 mois.
Au commencement, une simple question après avoir fait des madeleines pour ma famille, une grosse boîte remplie de madeleines ! Vous en mangez une, puis deux puis vous vous rendez compte que vous en avez mangé juste une de trop. Mal au ventre et plus faim au repas suivant. Vient alors la fameuse question : combien est-assez ? Je ne me doutais pas alors que de cette simple question allait naître tout un processus qui n’est pas terminé aujourd’hui mais qui me mène déjà loin. Dans cette question, il y avait donc au départ la question par rapport à la nourriture. Mais d’elle découle tous mes besoins matériels. A partir de quel moment ai-je assez d’argent ? assez de vêtements ? assez de livres ? assez de jouets etc…Trop, trop, trop est bien souvent la réponse qui vient pour cette question. Nos enfants croulent sous les jouets qui trainent abandonnés sur le sol de leur chambre. Nos armoires croulent de vêtements qu’on ne met plus voire que l’on n’a jamais mis ou qui sont juste trop nombreux. A-t-on vraiment besoin d’autant de pantalons, t-shirt ? Oui, mais on ne sait jamais. Euh, on ne sait jamais quoi ? On ne va pas manquer en fait. Et si une catastrophe arrive, nos placards pleins ne nous seront pas d’une grande aide. Les Antillais après le passage d’Irma n’avaient plus rien. Amasser pour ceux qui le faisaient ne leur a pas été d’une grande aide. Et nos stocks dans les placards de nourriture, pour quoi faire ? Pour la guerre ? Même réflexion. Pas de guerre à l’horizon. Si cela devait arriver, on ne fuirait pas avec eux. Demandez aux immigrés ce qu’ils ont pris ? Certains n’ont emporté que ce qu’ils portaient sur eux.
Alors depuis, je suis entrée dans une marche vers ce qu’on appelle le minimalisme. J’ai trié les vêtements de mes enfants. Constat après des dizaines de sacs emmenés chez Emmaüs ? Il y en a encore trop ! Mais cela libère de la place et avoir moins permet de savoir ce que l’on a.
Je me suis lancée dans les menus. Au départ, cette idée me gênait, me contraignait. Je me disais que cela manquerait de spontanéité dans ma vie ! Ah ah ! Quelle blague ! En fait, cela m’a libérée ! Avant, je me levais le matin en me demandant ce que j’allais faire à manger. J’ouvrais enfin les placards à la recherche de l’idée brillante et finissait par faire toujours la même chose ou faire quelque chose en quatrième vitesse. Aujourd’hui, je fais mes menus sur deux semaines. Plus de prise de tête. Et je peux anticiper. C’était aussi dans le but de ne plus avoir de stock inutile dans mes placards de nourriture. Je n’achète donc que ce dont j’ai besoin. Je gagne de l’argent et du temps quand je fais les courses car j’arrête d’acheter ce dont je n’ai pas besoin. Je ne me fais plus avoir par une offre promotionnelle alléchante (en apparence) qui me faisait juste dépenser plus. J’avoue que j’ai parfois un choc quand j’ouvre mes placards car c’est plus vide qu’avant. Mais je me souviens que j’ai là, juste et suffisamment tout ce dont j’ai besoin ! Quel soulagement ! quel gain de place ! et beaucoup moins de gaspillage, de denrées oubliées au fond du placard et qui se périment. Car pour faire les menus, je regarde d’abord ce que j’ai déjà.

Tout ce processus m’a aussi entraîné vers une démarche plus écologique, plus éthique dans ma façon de consommer. J’y étais déjà sensible. Ce n’est pas nouveau. Pour moi, me soucier de mon environnement me paraissait déjà normal. Gérer le jardin est une vieille histoire. L’idée de consommer différemment était déjà une bonne idée depuis que nous avions vu le film « Demain » l’année dernière. Mais c’était une bonne idée. Aujourd’hui, j’ai envie d’entrer vraiment dans une économie plus juste pour tous. Je m’intéresse de prêt aux économies circulaires, à l’occasion, au recyclage, au zéro déchet. C’est un chemin. Je ne pense pas un jour arriver au bout. Mais je pense que c’est un mieux vivre qui commence, pour moi, ma famille. Un monde plus simple, un monde plus solidaire et plus juste….A suivre !

 

Bonne année 2017

« 365 jours passés, bilan de fin d’année
Dans ma vie éprouvée que s’est-il passé ?
Bien des projets montés puis abandonnés
Des chemins que je pensais venus de toi
Que j’ai dû lâcher comme un bout de moi

Alors je lâche prise, je te donne tout
Je ne comprends pas et les larmes coulent
Mais je sais que du début à la fin
Tu es mon père, mon Dieu souverain
Je dépose tout entre tes mains
Pour tous les jours à venir de mon destin

Tu es souverain, tu es souverain  »

Faits divers

Faits divers.
En fin de journal, au milieu d’un article croustillant, cachés dans une colonne annexe, les faits divers passent inaperçus perdus dans la foule d’informations de notre monde sur connecté, croulant sous le flot mondial d’évènements. Vous lisez rarement ces faits divers dont vous sautez la page. Parfois votre regard s’arrête et vous croisez ces mots presque neutres : accidents, agressions, morts, incendies.
Puis un jour, ce fait divers prend un autre sens. Vous vous retrouvez malgré vous en quelques secondes plongés au milieu de ce fait divers. L’horreur vous fige. Vous continuez votre route un peu paralysé par les évènements. Vous regardez autour de vous le monde continuer de tourner. Vous vous demandez comment toutes ces personnes que vous croisez peuvent continuer ainsi, insouciantes. Mais elles sont ignorantes. Ignorantes de ce drame qui s’est déroulé à quelques kilomètres de chez elles. Elles ignorent qu’un personne a perdu la vie. Que des familles vont plonger alors dans un pur cauchemar dans les heures qui vont suivre. Car c’est cela, la réalité d’un fait divers. En quelques secondes, au milieu de notre insouciante, des vies vont être brisées.
Une moto vous double sur une grande ligne droite, un peu vite. Vous retenez sur le moment que cela vous a bien fait mal aux oreilles. Vous continuez à rouler. Et quelques centaines de mètres plus loin, vous vous arrêtez sur cet accident. Où est la moto ? Elle est là, encastrée dans cette voiture. Votre tête veut croire que c’est encore possible. Mais non. Pour ce motard, le chemin s’arrête là. Il n’avait aucune chance. Et pour la conductrice, une dame comme vous et moi, qui a juste tourné trop tôt sans voir ce motard, la vie ne sera plus jamais la même non plus. Au-delà du véhicule hors d’état, des quelques bosses et contusions, une blessure s’est ouverte qui sera bien difficile à refermer. Je n’oublierai jamais son regard lorsqu’elle est montée dans le camion des pompiers. Ni celui de mon mari en rentrant dans la voiture après avoir prévenu les pompiers et parlé avec eux après leur arrivée.
Quand nous sommes repassés quelques heures plus tard, plus une trace de tout cela. Ne demeuraient que quelques marques au sol. Cet « incident » passait inaperçu. Avait-il vraiment existé ? Pour moi et plus encore pour les deux familles des blessés, rien ne sera plus jamais comme avant.

C’est cela. La vie ne sera plus jamais la même. Je ne pourrai plus jamais voir ces faits divers de la même façon. Derrière ces faits divers, il y a bien des vies brisées à tout jamais et des blessures qui mettront bien longtemps à se refermer. Il y a des vies qui basculent en une seconde.

#Flowfleurs2016

Le magazine Flow a lancé un nouveau défi. Avec l’arrivée du printemps, cueillez la vie à chaque bouton de fleurs et découvrez de nouvelles senteurs, de nouvelles couleurs.
Rendez-vous sur ma page Facebook pour suivre mes aventures florales !
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Sur le flow

Flow Magazine lance le Flow 29 jours en ce mois de février qui nous donne du temps supplémentaire. Nous sommes déjà le 16 mais j’ai décidé d’y participer. Mieux vaut tard que jamais et je ferai ce que je pourrais. Alors pour suivre ma participation, rendez-vous sur ma page facebook.
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A bientôt