Comment tu vas arrêter d’écrire ? de dessiner ?
Non, au contraire, j’aimerai faire tout cela bien plus que ce que j’arrive à le faire. Le changement de cap, il est dans ma vie depuis presque 6 mois.
Au commencement, une simple question après avoir fait des madeleines pour ma famille, une grosse boîte remplie de madeleines ! Vous en mangez une, puis deux puis vous vous rendez compte que vous en avez mangé juste une de trop. Mal au ventre et plus faim au repas suivant. Vient alors la fameuse question : combien est-assez ? Je ne me doutais pas alors que de cette simple question allait naître tout un processus qui n’est pas terminé aujourd’hui mais qui me mène déjà loin. Dans cette question, il y avait donc au départ la question par rapport à la nourriture. Mais d’elle découle tous mes besoins matériels. A partir de quel moment ai-je assez d’argent ? assez de vêtements ? assez de livres ? assez de jouets etc…Trop, trop, trop est bien souvent la réponse qui vient pour cette question. Nos enfants croulent sous les jouets qui trainent abandonnés sur le sol de leur chambre. Nos armoires croulent de vêtements qu’on ne met plus voire que l’on n’a jamais mis ou qui sont juste trop nombreux. A-t-on vraiment besoin d’autant de pantalons, t-shirt ? Oui, mais on ne sait jamais. Euh, on ne sait jamais quoi ? On ne va pas manquer en fait. Et si une catastrophe arrive, nos placards pleins ne nous seront pas d’une grande aide. Les Antillais après le passage d’Irma n’avaient plus rien. Amasser pour ceux qui le faisaient ne leur a pas été d’une grande aide. Et nos stocks dans les placards de nourriture, pour quoi faire ? Pour la guerre ? Même réflexion. Pas de guerre à l’horizon. Si cela devait arriver, on ne fuirait pas avec eux. Demandez aux immigrés ce qu’ils ont pris ? Certains n’ont emporté que ce qu’ils portaient sur eux.
Alors depuis, je suis entrée dans une marche vers ce qu’on appelle le minimalisme. J’ai trié les vêtements de mes enfants. Constat après des dizaines de sacs emmenés chez Emmaüs ? Il y en a encore trop ! Mais cela libère de la place et avoir moins permet de savoir ce que l’on a.
Je me suis lancée dans les menus. Au départ, cette idée me gênait, me contraignait. Je me disais que cela manquerait de spontanéité dans ma vie ! Ah ah ! Quelle blague ! En fait, cela m’a libérée ! Avant, je me levais le matin en me demandant ce que j’allais faire à manger. J’ouvrais enfin les placards à la recherche de l’idée brillante et finissait par faire toujours la même chose ou faire quelque chose en quatrième vitesse. Aujourd’hui, je fais mes menus sur deux semaines. Plus de prise de tête. Et je peux anticiper. C’était aussi dans le but de ne plus avoir de stock inutile dans mes placards de nourriture. Je n’achète donc que ce dont j’ai besoin. Je gagne de l’argent et du temps quand je fais les courses car j’arrête d’acheter ce dont je n’ai pas besoin. Je ne me fais plus avoir par une offre promotionnelle alléchante (en apparence) qui me faisait juste dépenser plus. J’avoue que j’ai parfois un choc quand j’ouvre mes placards car c’est plus vide qu’avant. Mais je me souviens que j’ai là, juste et suffisamment tout ce dont j’ai besoin ! Quel soulagement ! quel gain de place ! et beaucoup moins de gaspillage, de denrées oubliées au fond du placard et qui se périment. Car pour faire les menus, je regarde d’abord ce que j’ai déjà.
Tout ce processus m’a aussi entraîné vers une démarche plus écologique, plus éthique dans ma façon de consommer. J’y étais déjà sensible. Ce n’est pas nouveau. Pour moi, me soucier de mon environnement me paraissait déjà normal. Gérer le jardin est une vieille histoire. L’idée de consommer différemment était déjà une bonne idée depuis que nous avions vu le film « Demain » l’année dernière. Mais c’était une bonne idée. Aujourd’hui, j’ai envie d’entrer vraiment dans une économie plus juste pour tous. Je m’intéresse de prêt aux économies circulaires, à l’occasion, au recyclage, au zéro déchet. C’est un chemin. Je ne pense pas un jour arriver au bout. Mais je pense que c’est un mieux vivre qui commence, pour moi, ma famille. Un monde plus simple, un monde plus solidaire et plus juste….A suivre !